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La dernière sortie de Jazz Correia sur Instagram a fait couler beaucoup d’encre. Une abonnée s’est adressée à la candidate de téléréalité, dans le cadre d’une FAQ, pour lui faire part d’une situation problématique, qu’elle subit au sein de son couple : « Mon chéri me menace de me tromper car moins de sexe depuis la grossesse et la naissance il y a deux mois », a-t-elle écrit. La créatrice de contenu, connue pour avoir participé à plusieurs émissions, dont « La Villa des cœurs brisés » sur TFX, lui a alors répondu, mardi 2 janvier : « N’oublie pas que les relations intimes sont très importantes pour l’homme. » Un message qui a mis le feu aux poudres sur la Toile. Plusieurs médias et internautes ont accusé Jazz de promouvoir la culture du viol. L’impact de ces propos est d’autant plus important, que l’héroïne de « La JLC Family » est suivie en grande partie par des jeunes, sur les réseaux sociaux.
« Il est important de rappeler ce qu’est la culture du viol », souligne Ynaée Benaben, directrice générale de l’association de lutte pour l’égalité et la fin des violences sexistes et sexuelles En avant toute(s). « C’est un ensemble d’idées reçues et d’imaginaire collectif, qui banalisent, facilitent, voire valorisent les violences sexuelles. Ce que cette situation démontre, c’est que Jazz, elle-même, n’a pas conscience de cette réalité-là, puisqu’elle répond avec ce qui semble être le plus grand naturel du monde. On voit bien à quel point tout le monde est embarqué dans cette culture : aussi bien les hommes que les femmes, même si les rôles sont différents. »
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« Le fait de menacer sa partenaire, c’est déjà de la violence sexuelle »
Si les violences sexuelles au sein du couple sont souvent invisibilisées, elles sont omniprésentes dans notre société. En effet, près de la moitié des femmes victimes de viol l’ont été de la part d’un conjoint, selon L’Enquête nationale sur les violences envers les femmes en France (Enveff), menée en 2000 et publiée en 2003, et relayée par le gouvernement. Dans la loi, le viol de son conjoint est passible d’une peine d’emprisonnement de 20 ans de réclusion criminelle, contre 15 ans lorsqu’un acte similaire est commis en dehors du couple. « Un rapport non consenti au sein d’un couple est un viol conjugal, rappelle Ynaée Benaben. Le fait de menacer sa partenaire (de tromperie en l’occurrence), c’est déjà de la violence sexuelle. On ne se doit rien en couple, et encore moins de l’intimité », ajoute la co-fondatrice d’En avant toute(s).
Un discours qui renforce la banalisation du viol auprès des jeunes
Ynaée Benaben ajoute que cette situation repose sur deux idées reçues extrêmement fortes, qui participent à la culture du viol : les résidus d’imaginaire du devoir conjugal, et le fait que les hommes auraient des pulsions sexuelles qu’ils ne peuvent réfréner. « Cela supposerait que c’est une fatalité, qu’il faut faire avec, et que les femmes devraient assouvir ces pulsions », déclare-t-elle. De quoi inverser la responsabilité.
Alors, quel est le risque pour les jeunes femmes, et les jeunes hommes, qui lisent ce type de discours livré par une Jazz suivie par plus de 4 millions de personnes sur Instagram, dont de nombreux jeunes ? « Cette parole renforce cet imaginaire » culpabilisant, alerte Ysaée Benaben. « Ça banalise le fait de forcer pour les jeunes garçons, en partant du principe que leur désir est supérieur au consentement et à l’envie de l’autre. »
La culture du viol dans la téléréalité, partie émergée de l’iceberg
Pour autant, si la banalisation du sexisme et des violences sexuelles est omniprésente dans l’univers de la téléréalité, elle n’est que le reflet de la société, signale encore Ysaée Benaben. « Aujourd’hui, on parle de Jazz parce qu’elle a une résonnance très forte, mais la culture du viol est présente dans plein d’autres espaces. Il n’y a qu’à voir l’affaire Gérard Depardieu, accusé de viols et agressions sexuelles. C’est un acteur très admiré du grand public, mais aussi par des classes plus élitistes. »
Cela étant, comment protéger les jeunes, éviter qu’iels prennent ce genre de propos et de mécanismes au sérieux, et que cela se répercute sur leur vie personnelle et intime ? Dans un premier temps, les victimes peuvent se tourner vers des associations féministes. En avant toute(s), par exemple, met un tchat baptisé Commentonsaime.fr. Des professionnels à l’écoute se chargent de recueillir leur témoignage avec bienveillance, et de leur apporter l’aide la plus adaptée. Plus de 6 000 conversations par an, y sont comptabilisées.
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